Articles tagués “Ombres chinoises

A contre-jour

Lundi 6 janvier 2014

Un peu de ciel et un bout d’horizon avec les arbres de l’enfance, en ce jour de passage des rois mages…

« Sur le ciel bleu cru de Key Largo, le palétuvier se détachait en noir, à contre-jour, et sa forme desséchée, stéréotypée n’évoquait en rien un arbre mais plutôt un insecte infernal. Josée soupira, referma les yeux. Les vrais arbres étaient loin, à présent, et surtout le peuplier de jadis, ce peuplier isolé, au bas d’un champ, près de la maison. Elle s’étendait dessous, les pieds contre le tronc, elle regardait les centaines de petites feuilles agitées par le vent, pliant ensemble et très haut, la tête de l’arbre, toujours sur le point de s’envoler, semblait-il, dans sa minceur. Elle avait quel âge, quatorze, quinze ans ? Ou bien, elle s’appuyait contre lui, la tête entre les mains, la bouche contre l’écorce rugueuse, elle se chuchotait des promesses, elle respirait sa propre haleine dans ce trouble de l’adolescence, dans cet effroi du futur et dans cette assurance. »

Françoise Sagan, Les merveilleux nuages, Julliard, p. 13-14


Lanterne

Lundi 6 janvier 2014

lanterne en fer forgé en contre jour à SienneSienne, septembre 2013


Angelot vole

Mercredi 25 décembre 2013

fontaine en contre-jour, cour du palazzo vecchio

Cour intérieure du Palazzo Vecchio

(Florence, septembre 2013, la nuit)


En trois applats

Mardi 24 décembre 2013

Paysage à contre-jour, coucher de soleilCoucher de soleil depuis la piazza Michelangelo

(Florence, septembre 2013)


Le guide

Lundi 16 juillet 2012

silhouette en ombre chinoise de la statue de Surcouf, doigt tendu

Surcouf

(Saint Malo, juin 2012)


Légèreté sur une jambe

Vendredi 6 janvier 2012

ombre de la danseuse sur la scène de l'opéra garnier

La Source, Jean Guillaume Bart,

(Générale, 21 octobre 2011),

Palais Garnier, Paris


Méditation du gardien

Vendredi 23 décembre 2011

silhouette méditative devant une fenêtre, dallage noir et blanc en damier

Salle des gardes, Château de Versailles, août 2010


Voûtes

Lundi 12 décembre 2011

CAPC, Bordeaux, septembre 2007


Surprise

Dimanche 11 décembre 2011

rideau de fer peint

Spuistraat Centrum, Amsterdam, août 2011


Terrasse des hauteurs

Lundi 28 novembre 2011

cheminées et végétation sur un immeuble à contre jour au crépuscule

Paris (5e), août 2011


Théâtre d’ombres

Lundi 17 octobre 2011

arbres et silhouette de Cupidon en ombre chinoise

Cupidon ou fée ailée ?

Peu importe, on se croirait dans un conte de Michel Ocelot

(Paris, 8ème, septembre 2011)


Ligne de ciel

Jeudi 8 septembre 2011

Arbre en hiver et trace blanche d'avion

Parc de Saint Cloud

Février 2011


Cheminées

Lundi 15 août 2011

 Quelle cheminée choisiront le loup, le père Noël et le petit ramoneur enfuis de l’Heure Joyeuse pour aller distraire de leur ennui les petits habitants qui rêvent sous ces toits ?

cheminées en ombre chinoise

 

Rue Saint Séverin, Paris (5ème), mars 2011


L’homme sans tête

Lundi 20 juin 2011

Silhouette peinte sur un mur tenant sa tête au bout d'un fil comme un ballon gonflé à l'hélium

Peinture de rue, Valencia (Espagne), décembre 2010

Rêve, spectre, cauchemar, surréalisme ?

Si seulement parfois la conscience pouvait se mettre en off, se détacher du corps…


Œil

Lundi 23 mai 2011

Oeil formé par l'architecture du palais des sciences et le reflet dans l'eau, Valence

Œil de dinosaure immémorial

Museu de les Ciències Príncipe Felipe, río Túria, Valencia (Espagne), décembre 2010



Un conte au théâtre

Lundi 14 mars

Joël Pommerat confie en fin d’ouvrage avoir écrit cette pièce pour intéresser sa fille, Agathe, sept ans, à son travail sur le plateau des théâtres. Il a alors choisi de réécrire le Petit Chaperon Rouge, fasciné depuis toujours par ce conte, auquel se mêlaient des souvenirs de récits d’enfance de sa propre mère. Il pressentait aussi qu’Agathe pourrait se retrouver dans le personnage de la petite fille.

J’ai eu l’occasion de voir cette pièce aux Ateliers Berthier – théâtre de l’Odéon, qui avait repris le Pinocchio et Le Petit Chaperon Rouge pour les fêtes de fin d’année… des spectacles qui ne sont peut-être pas pour les tous-petits, mais devant lesquels parents et enfants trouvent leur compte, avec plusieurs niveaux de lecture.

C’est le début de la pièce et c’est

L’HOMME QUI RACONTE

Il était une fois une petite fille qui n’avait pas le droit de sortir toute seule de chez elle

ou alors à de très rares occasions

donc

elle s’ennuyait

car elle n’avait ni frère ni sœur

seulement sa maman

qu’elle aimait beaucoup

mais ce n’est pas suffisant.

Alors elle jouait

elle jouait

elle jouait

seule

toute seule.

Elle aurait aimé jouer davantage avec sa mère.

Mais le temps manquait à sa mère pour pouvoir jouer avec elle.

Sa mère disait toujours : le temps me manque.

Il me manque du temps.

Je n’ai pas le temps de jouer avec toi.

La petite fille un jour avait voulu faire un cadeau utile à sa maman

lui offrir du temps

elle lui avait dit : tiens je te donne du temps maman

mais sa mère ne s’était même pas rendu compte du cadeau que lui faisait sa petite fille et tout était resté comme avant.

Parfois la petite fille cherchait par tous les moyens à se faire remarquer mais toujours la maman de la petite fille était tellement occupée qu’elle ne voyait même plus sa petite fille. La petite fille, elle, voyait sa maman, mais sa maman, elle, ne voyait pas sa petite fille.

C’était exactement comme si la petite fille était devenue oui invisible.

Heureusement ce n’était pas tous les jours comme cela.

Certains jours la maman de la petite fille prenait le temps de jouer un peu.

Le jeu préféré de la petite fille c’était quand sa maman jouait à lui faire monstrueusement peur.

C’étaient les jours où la maman de la petite fille avait un peut de temps et où elle était de bonne humeur.

La maman jouait à faire la bête monstrueuse.

Elle faisait tellement bien cela que la petite fille finissait toujours par supplier sa maman de ne plus le faire.

Ne le fais plus disait-elle à sa maman

mais.

Une minute plus tard elle lui redemandait de le faire.

Oui des fois elle criait même

tellement elle avait peur

peur de sa maman qui faisait la bête, la bête monstrueuse.

La petite fille n’aimait pas avoir peur.

La petite trouvait que sa maman était vraiment belle même quand elle devenait une bête.

(…)

[10 pages plus loin, la petite fille a obtenu l’autorisation de sa maman d’aller toute seule chez sa grand-mère lui porter un flan qu’elle a réussi à cuire sans aide. La voilà en chemin dans la forêt, et elle commence à s’inquiéter un peu d’être si seule si loin de chez elle, mais elle continue, aiguillonnée par le désir de paraître une très grande fille « peut-être même déjà un peu femme ». C’est toujours « l’Homme qui raconte »] :


En chemin

la petite fille entendait ses pas résonner sur la route.

Et elle voyait la maison de sa maman et sa maman au loin devenir de plus en plus petites.

Elle était toute seule sur la route maintenant

et elle entendait ses pas résonner.

Il n’y avait plus que son ombre à côté d’elle

son ombre

avec laquelle elle pouvait se sentir encore un peu en sécurité.

Une ombre très belle qui ressemblait par chance un peu à sa maman.

Cette ombre c’était une ombre très jolie

qui la rassurait beaucoup car elle était évidemment un peut plus grande qu’elle.

Le seul problème c’est que cette ombre n’était visible que lorsque le soleil réussissait à passer à travers les grands arbres.

Quand les arbres ne laissaient pas passer le soleil alors cette ombre disparaissait et la laissait toute seule.

(…)

Elle se baissa pour ramasser une petite fraise et la manger en faisant bien attention de ne pas renverser son flan qui était très mou

et vit un écureuil et d’un coup elle se sentit vraiment heureuse d’être là sur la route.

Elle vit également que son ombre était revenue.

elle n’avait plus besoin d’être rassurée car sa peur s’était envolée mais elle était bien contente

quand même de pouvoir voyager accompagnée.

Est-ce que tu vas rester avec moi pendant tout le chemin ?

Avec moi ? dit la petite fille.

Je ne sais pas, dit l’ombre, si tu vas dans le bois sous les grands arbres où il fait sombre presque nuit alors je ne pourrai plus t’accompagner.

Alors je n’irai pas sous les grands arbres, dit la petite fille, comme ça nous resterons ensemble jusqu’à la maison de ma grand-mère.

Et elles continuèrent à avancer sur la route

en continuant à bavarder entre elles comme si elles se connaissaient depuis toujours.

La petite fille eut l’impression que cette ombre avait envie de jouer avec elle.

Pour jouer, elle se mis à essayer de la surprendre. Avec des mouvements de plus en plus inattendus, mais cette ombre n’était vraiment pas si simple à surprendre. Très vite même ce fut l’ombre qui surprenait la petite fille. Et au bout d’un moment ce fut la petite fille qui demanda à l’ombre d’arrêter le jeu, tellement le jeu finissait par la fatiguer.

Cette ombre était vraiment plus rapide et souple qu’elle. Elle pensa même qu’elle se trouvait vraiment lourde en comparaison. Cette ombre était vraiment la plus légère chose qu’elle n’ait jamais rencontrée.

Sans vraiment s’en rendre compte la petite fille s’était un peu avancée sous les arbres, et à la place de son ombre elle ne voyait plus maintenant que des petits insectes qui lui volaient autour.

Elle aperçut aussi deux grands yeux qui avaient l’air d’observer dans sa direction.

Elle pensa qu’elle n’avait jamais rien vu d’aussi beau et elle eut tout de suite envie de s’approcher.

Ce n’était pas une chose ordinaire quelle avait devant elle.

C’était même vraiment une très belle chose cette chose qu’elle avait devant elle.

La petite fille pensa qu’elle avait peur, c’est vrai, mais que cette chose ne ressemblait en rien à la bête monstrueuse qu’elle s’attendait à rencontrer dans les bois, comme le lui avait prédit sa maman, au contraire.

Elle s’approcha.

Elle s’approcha encore.

Elle s’approcha encore et t encore.

Elle s’approcha encore et t encore et encore.

Elle se dit que c’était même un peu agréable d’avoir un petit peu peur de quelque chose qui avait l’air d’être aussi vrai.

Elle se mit à parler.

Et elle eut l’impression que cette chose qui avait l’air d’être un animal, ressemblant finalement un peu à un vrai loup, lui répondait. »

 

Joël Pommerat, Le Petit Chaperon Rouge : théâtre,

publié chez Hekoya jeunesse – Actes Sud Papiers, pages 7-9 et 17-21


Nemo + Belleville

Jeudi 6 janvier

Pour une fois, une petite inversion de l’ordre de publication. Une image, avant le texte, en forme de devinette ou d’équation adressée à une lectrice particulière qui se reconnaîtra… Alors, Nemo + Belleville = ???

Silhouette noire de Nemo assis, tenant un moulin rouge et jaune à la main

Nemo

(Paris, Belleville, août 2010)

 

NB : la photo accompagnant le texte de mardi 4 janvier a visiblementconnu un problème de publication, dont je me suis aperçue avec retard… la faute est réparée (je signale pour ceux qui ne passent pas par un agrégateur).


Paris, vraiment ?

Jeudi 30 décembre

Toits du Louvre en ombre chinoise

Le Louvre au soleil couchant

(Paris, juillet 2010)



Américain

Mardi 28 décembre

Moi, je trouve que l’homme à chapeau avec une veste à carreaux, comme ça, de dos, a une silhouette de cow-boy dans une pub pour Malboro (à l’époque où on trouvait encore des pubs pour Malboro dans Géo).

Il a des jours, je me demande d’où me viennent de telles idées…

homme en ombre chinoise au bord de la mer

Soir sur la plage

(Saint Vincent sur Jard, Vendée, octobre 2009)


L’Orient

Samedi 25 décembre

Le Sacré Coeur en contre-jour comme un palais orientalLe Sacré Coeur en contre-jour comme un palais oriental, Paris, août 2010


Cap Sounion

Jeudi 16 décembre

Temple de Poséidon, Cap Sounion, se découpant à contre-jour devant coucher de soleil

Temple de Poséidon au soleil couchant

(Cap Sounion, juillet 2009)


Un soir d’été

Vendredi 3 décembre

Amoureux et réverbère en ombres chinoises sur un pont, fin de journée d'été
Paris, Pont Neuf, Juillet 2010